A l’heure du numérique, il me semble que l’effort des bibliothèques doit aussi porter sur la mise en scène des collections. Si l’on observe les sites marchands, les blogs et les sites communautaires autour des livres ou des disques, nous trouvons une multiplicité de manière de mettre en valeur et d’attirer l’attention sur les contenus. Alors qu’une bibliothèque offre surtout un mur de livre classés sur la tranche avec par-ci par-là des présentations thématiques ou de nouveautés.
La présentation physique des collections devrait fait sa révolution en bibliothèque: présenter davantage de documents de face (quitte à avoir moins de documents dans les espaces publics) et/ou mettre en scène la collection avec cette visée pédagogique défendue par B. Calenge ici. Ce dernier pouvant s’articuler fortement autour des animations se déroulant dans la bibliothèque ou dans la commune. Des bibliothèques travaillent déjà dans ce sens comme à l’espace découverte de la médiathèque du SAN Val d’Europe ou à Troyes autour de l’espace Patrimoine. Je ne doute pas qu’il existe d’autres démarches exemplaires mais notre culture professionnelle nous incite davantage à nous contenter de tables thématiques ou à l’accrochage d’exposition (qui servent plus à décorer les locaux).
J’ai été frappé cet été en visitant une libraire jeunesse qui avec consacrée 5 à 6 mètres pour présenter des albums (et perdu une place importante pour un stock de documents). L’effet est immédiat sur la visibilité et l’attractivité des documents. Nos collègues américains et des pays du nord de l’Europe se sont engagés depuis quelques années dans cette voie.
Je m’interroge sur l’approche figée qu’induit nos classifications, notamment concernant les documentaires ou les CD, que ce soit la Dewey ou la PCDM4 (Plan de Classement des Documents Musicaux, version 4). De nombreuses bibliothèques ont fait le choix de regroupements thématiques s’affranchissant de la Dewey et cela me parait salutaire. Bien que très récente, je pense que les collègues bibliothécaires musicaux pourraient aussi bousculer un peu cette PCDM4 par des rapprochements ou une mise en avant de certaines musiques. Un article de 2009 paru dans la revue Mouvement remet en cause la vision occidentale des étiquettes données par la critique ou les professionnels alors que le métissage des esthétiques musicales s’accroit et rend difficile l’étiquetage d’un album.
Pour surprendre nos usagers et faire de la visite de la bibliothèque quelque chose de plus, il me semble que l’une des pistes est de rendre vivante et plus évolutive la mise en espace de nos collections.
Avez-vous expérimenté des actions de ce genre ou observé des expériences menées chez des collègues?
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