Dans le cadre de l’appel à projet culturel numérique innovant, plusieurs bibliothèques se sont regroupées et ont noué un partenariat avec MusicMe pour proposer un service d’écoute en ligne (streaming) de musique. L’objectif est non seulement de mettre à disposition des lecteurs inscrits dans nos bibliothèques une offre musicale en ligne légal mais aussi de faire de la médiation numérique grâce au playlists et aux radios fabriquées par les bibliothécaires musicaux.
Les structures participants à l’expérimentation sont le réseau des médiathèques de la Communautés Urbaines de Strasbourg, des médiathèques du réseau de la BDBR (Bibliothèque Départementale du Bas-Rhin), les bibliothèques de Mulhouse et les bibliothèques du Haut-Rhin participant à Calice68. Nous avons obtenu pour ce projet nommé UMMA (Univers Musical de Médiathèque Alsacienne) une subvention du Ministère de la Culture dans le cadre de l’appel à projet culturel numérique innovant.
Chaque bibliothèque partenaire proposera un mini-MusicMe avec l’ensemble des fonctionnalités existantes sur le site ouvert à tous. Nous avons simplement exclu de la rubrique « Concert » le lien vers des services marchands qui vendent en ligne des places de concert. Nous ne pouvions nous permettre de privilégier un ou deux fournisseurs dans ce domaine.
Chaque partenaire aura un sous-domaine en marque-grise, c’est à dire que MusicMe apparaitra encore avec la formule « en partenariat avec MusicMe ». En effet MusicMe n’a pas le droit de nous proposer une marque blanche (sans aucune mention du prestataire). Une nouvelle négociation avec les grandes maisons de disque pour cette marque blanche serait beaucoup trop coûteuse et aurait ralenti le processus d’expérimentation.
Les bibliothécaires auront la possibilité de créer et diffuser des playlists ou webradios qui seront non seulement mutualisées mais aussi reprises sur le site de MusicMe.
Le modèle économique n’est pour l’instant pas adapté aux bibliothèques de lecture publique. Outre un droit d’entrée et un abonnement annuel, chaque écoute nous sera facturée 4 centimes d’euros. En cas de succès du service, ce paiement à l’acte pourrait se révéler très vite coûteux pour les collectivités et nous oblige à limiter le nombre d’écoutes par mois pour avoir une visibilité sur nos budgets. Cette limitation que nous devons imposer entre en contradiction avec la pratique d’écoute illimitée du web.
Ce paiement pour chaque écoute est imposé par les grandes maisons de disque mais les préconisations de la mission Zelnik, à savoir faire en sorte que le streaming bénéficie du régime juridique et tarifaire des webradios ainsi que la licence légale, seraient favorables aux bibliothèques. Avec le régime juridique et tarifaire des webradios, le coût d’un service de streaming sera beaucoup plus abordable pour les bibliothèques. La licence légale, à ne pas confondre avec la licence globale, autoriserait à mettre en ligne la musique sans autorisation préalable des producteurs, à condition de s’acquitter par la suite des droits ad-hoc. Il s’agit d’appliquer aux maisons de production le fonctionnement existant pour les auteurs.
L’expérimentation permet aussi aux bibliothèques de montrer leur intérêt pour de tel service afin de négocier par la suite de meilleures conditions juridiques et financières dans ce domaine.
A la différence du MusicMe, nos sous-domaines seront exempts de toutes publicités. L’évolution des plateformes de streaming gratuites montrent bien que le modèle publicitaire ne réussit pas à financer cet usage. Il est probable que celles-ci soit obliger de renforcer la présence de la publicité et inciterons de plus en plus fortement les internautes à prendre des abonnements.
Ces différents sous-domaines vont ouvrir dans quelques jours et je ferais un compte-rendu régulier de cette expérimentation.
(contribution aux rencontres nationales 2010 des bibliothècaires musicaux d’Aix-En-Provence où je ne pourrais malheureusement pas me rendre)
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