La lecture de cette idée de Thierry Crouzet réactive ma propre réflexion sur la place des bibliothèques dans la chaîne éditoriale et ce quelque soit le support.
J’ai acquis aujourd’hui la certitude que c’est l’une des pistes de développement pour les bibliothèques: être davantage partie prenante de la création quelque soit le support. Cela rejoint le mouvement qui emmène les bibliothèques du simple stock de documents au centre culturel autour des oeuvres. Si nous voulons devenir ce troisième lieu vivant et participatif, ce sera bien sûr avec les usagers-lecteurs mais aussi avec les usagers-auteurs (l’un n’exclue par l’autre bien sûr).
Nous avons déjà l’habitude de sélectionner des produits finis pour les acheter, les traiter et les conseiller. Ce n’est pas si loin du travail d’éditeur défini par Thierry Crouzet « Sélection des textes, perfectionnement et lissage, puis corrections ortho-typo avant la mise en forme. »
Nous sommes aussi plutôt bien armé pour la distribution et promotion d’oeuvres numériques. Les collectivités locales (mairie, département et région) ont souvent des subventions pour aider à la publication d’ouvrages locaux. Il suffirait de le transposer vers une publication numérique.
Il y a aussi un autre modèle possible de financement de la publication: la résidence. En numérique le lien est plus simple entre écriture en résidence et publication du texte puisque celle-ci ne coûte quasiment rien. L’avantage de la résidence serait aussi de pouvoir créer une vraie dynamique autour de la création: un site internet sur le travail en cours, des commentaires et des contributions issues de rencontres ou d’ateliers avec l’auteur, des vidéos ou des podcasts sur les actions autours de la résidence, etc…
La bibliothèque deviendrait éditeur de livres, de musique et de vidéos (fictions ou documentaires) puis les propulserait (ça on sait faire). Il y aurait un exemplaire physique dans l’espace bibliothèque et un exemplaire numérique sur le site de la bibliothèque. L’auteur pourrait le diffuser et le vendre librement de son côté avec un partage 50/50 de la rémunération.
La bibliothèque comme éditeur n’est pas vraiment une idée nouvelle car des telles expériences existent mais de manière trop marginales soit en lien avec une animation soit autour du patrimoine. Généralisons!
Je commence aujourd’hui. Et vous?
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